Gestion de l'eau
Depuis environ 1000 ans, les inondations sont documentées en Allemagne (Petrow, 2009). En raison des changements climatiques et de l’augmentation de la densité de la population, les inondations sont de plus en plus fréquentes. Plusieurs stratégies comme des bassins de rétention et la redirection de cours d’eau ont été instaurées à travers le temps, mais les zones urbaines demeurent toujours à risque (Petrow, 2009). De plus, ces stratégies ne sont pas toujours aménagées en tenant compte de leur impact social et de la géomorphologie du site.
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Approche intégrée au niveau social
Historiquement, les systèmes de gestion des eaux ne considéraient pas les aspects de la beauté et de la visibilité dans leur conception, car ils n’étaient pas positionnés près du public (Echols S., Pennypacker E., 2015). Aujourd’hui, les concepteurs sont conscients de l’impact social positif que peut avoir l’implantation d’un système de gestion des eaux à la vue du public. Leur emplacement dans des zones habitées peut permettre d’embellir le territoire et d'engendrer une expérience sociale riche.
L’intégration de ces systèmes dans les zones urbaines crée des opportunités d’apprentissage dans le quotidien des habitants. L'implantation de systèmes de gestion des eaux à la vue du public peut agir comme instigateur au développement d’une pensée critique sur notre relation avec l'environnement naturel. En effet, la proximité des habitants d’une ville avec les impacts de leur mode de vie de plus en plus détaché du territoire, peut permettre de les reconnecter avec leur environnement et leur communauté.
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Green Infrastructure as a tool for resilience: the case of Chota, Mozambique - Scientific Figure on ResearchGate
La collaboration avec les citoyens dans la conception est également centrale à la mise en valeur d’une approche d'aménagement intégrée socialement. L’acceptabilité sociale de l’aménagement d’un système de gestion des eaux de pluie, peut être aidée en informant les citoyens des services écosystémiques rendus par le territoire (Sylvestre-Loubier, 2019). Cette conscientisation les invite à s’engager dans le projet en faisant part de leurs propositions pour l’aménagement. Au lieu de subir les décisions des concepteurs des systèmes de gestion des eaux, ils feront partie prenante du processus de conception pour qu’ils puissent s’approprier leur territoire.
« [...] l’eau de ruissellement est considérée comme une ressource et non une nuisance. Plutôt que de tenter de les évacuer le plus rapidement possible, il faut favoriser le maintien des eaux sur le site, un écoulement plus lent et des méthodes de rétention et de décontamination avant leur arrivée dans les milieux hydriques »
(Réseau Environnement, s.d., p.2)
Approche intégrée au contexte environnemental
Les systèmes de gestion des eaux pluviales ont le potentiel de mettre en valeur la connectivité naturelle des milieux. Les différents éléments naturels présents sur le territoire peuvent permettre l’acheminement des eaux de pluie de façon naturelle (Gouvernement du Québec, 2010). L’analyse des ruisseaux, des rivières, des lacs et forêts est centrale à la gestion durable des eaux de pluie. Une approche d'aménagement intégrée au contexte environnemental peut renforcer les écosystèmes présents sur le territoire. En effet, l’eau de pluie devrait être considérée comme une ressource et non une nuisance. Des stratégies d’aménagement qui privilégient un écoulement plus lent qui filtre l’eau et revivifie l’environnement naturel (Réseau environnement, s.d.).
L’implantation de structures anthropiques non adaptées au contexte environnemental est une nuisance à la régulation naturelle des écosystèmes. Ces établissements réduisent les surfaces perméables du sol qui sont essentielles au ralentissement et l’infiltration des eaux de pluie (Sylvestre-Loubier, 2019). Au contraire, l’approche territorialiste vise à l’indivision entre la nature et la culture. Le lien entre ces deux éléments permet de dépasser la perception actuelle du territoire qui est divisé entre espaces naturels et espaces anthropisés (Magnaghi, 2011). Le respect des éléments naturels qui structurent le territoire permet donc de concevoir des espaces qui évoluent parallèlement avec leur environnement. Ces espaces intégrés, puisqu’ils s’inscrivent dans un processus coévolutif de longue durée, feront preuve d’une grande pérennité.